Oppression H. (Texte de P.K.)

Ecrire un commentaire sur un dessin avec lequel on n’a pas encore vécu donne lieu à un avis rédigé de mémoire.
Après une âpre discussion avec la mémoire, celle-ci a tenu à s’exprimer seule en son nom propre.
La mémoire se souvient d’une grande souffrance, d’une souffrance longtemps dissimulée, d’une souffrance oppressive.
La mémoire se dit avoir perçu un désir d’exprimer cette souffrance que d’aucuns ont entretenu, agissant en qualité de supérieurs hiérarchiques.
L’hypersensibilité a souhaité s’exprimer comme témoin ; elle parle, sur le ton de la confidence, de larmes, de sanglots contenus, de vibrations, d’un regard furtif. L’hypersensibilité se refuse d’obéir à la tyrannie des hommes.
Lysiane, te rappelles-tu de ton regard ? Te souviens-tu de mes mots venus à ton secours ?
Les mots n’ont pas oublié ce qu’ils ont dit ; Lysiane, cesse d’expier des fautes que tu n’as pas commises ; refuse l’intransigeance des égoïstes et la surdité des biens pensants.
Mes mots t’ont obligée à te défendre.
L’écriture avait déjà repris le goût des mots.
Le dessin attendait son tour.
Le dessin devint exultation ; le dessin devint un langage figuratif.
L’oppression hiérarchique est ton premier dessin soumis au jugement des hommes, ceux-là mêmes qui sont à l’origine de ta souffrance.
J’ai voulu acquérir ton premier dessin pour que le jugement des hommes soit limité au mien ; ce n’est pas par peur ; c’est par conviction. La certitude que j’ai développée instantanément dès la première ébauche que tu m’as présentée.
La dureté du sujet est totale et non commerciale : elle est libératoire, elle s’appelle exorcisme du passé, elle est belle de brutalité.
LA BEAUTE EST DANS LES YEUX DE CELUI QUI REGARDE (Oscar Wilde)
Lysiane, le temps des hésitations n’est pas révolu ; par contre celui des doutes appartient au passé.
Exprime toutes tes angoisses, assouvis tous tes fantasmes au travers de la pointe bic.
« Oppression hiérarchique » est le premier, l’oripeau qu’il te fallait arracher : voilà qui est fait.
Le dessin est audace ; le sujet dévoilé est osé comme peut l’être une première confidence.
Paul K.
28 octobre 2014

 

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