FÊLURES

Les fées délurées assoiffées cherchent l’eau
pour affaiblir leurs brûlures
Les fées fragilisées, ces jolies poteries fines,
sont recherchées pour leur subtile sensibilité
Les fées que mamans ont blessées à ne jamais s’en
relever
Celles qui voilent leur regard sur les entailles du
passé
Les fées logées dans un cocon fabriqué, consolidé,
à la
mesure de leurs blessures
Les fées calquent leur avenir sur des rêves
caressés,
volés aux autres vies, puisés dans les livres,
attrapés au vol
d’un phénix pour renaître sans cassures
Les fées abîmées par le tranchant des amours tués,
des pertes insoutenables, des violences sociétales
Retrouvées ici, là-bas, en miettes recollées, en
fissures
Colmatées
Les fées qui semblent inébranlables, magie tendue
pour

aider autrui
Pour que jamais d’autres êtres ne se brisent par
manque de
protection, par oubli de couverture
Les fées virevoltent dans la tentative de l’oubli,
Cousent de fils fins et tendus chaque brisure
Chaque petit éclat-miroir qui constitue leur intérieur
Les fées reconstituées subsistent jusqu’au dernier
envol
enfermées dans la peur de l’atteinte fatale.

Lysiane

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